Le réseau DEPHY herbicides engagé en 2011, rassemble 14 agriculteurs dont 9 faisaient déjà partie d’une expérimentation à l’échelle de la ferme démarrée en 2009 et même en 2003 pour 6 d’entre eux. S’il est aujourd’hui largement reconnu que la réduction des IFT herbicide est plus difficile que la réduction des IFT hors herbicides, l’expérience acquise par ces agriculteurs avait permis de le mettre en évidence à cette époque. Les IFT hors-herbicides ayant été fortement réduits de l’ordre de 60% en moyenne, et les IFT herbicides de « seulement » 20%, il fut donc décidé de travailler plus spécifiquement ce poste et encore aujourd’hui dans le cadre du réseau DEPHY, d’où le nom du groupe. Les leviers utilisés relèvent :
  • de la Reconception du système de culture (allongement des rotations, faux semis, retard de date de semis …);
  • de la Substitution (désherbage mécanique uniquement en absence de produits de biocontrôle vraiment pertinents);
  • et de l’amélioration de l’Efficience des traitements (qualité de la pulvérisation, stade des adventices, conditions climatiques …).
L’expérience des agriculteurs DEPHY tend ainsi à montrer que les leviers agronomiques souvent avancés (alternance labour/non labour, équilibre cultures d’hiver/printemps, retard des dates de semis des céréales d’hiver, …) permettent difficilement de dépasser 20% de réduction des IFT Herbicides. Au-delà, un saut technologique est nécessaire. Souvent il s’agit d’introduire du désherbage localisé sur betteraves et colza, mais d’autres solutions sont également mises en œuvre. Par contre les outils tels que herses étrille ou picoteuse, sont moins souvent utilisés et plutôt considérés comme des compléments d’opportunité quand les conditions s’y prêtent. Grâce à la pérennité du groupe qui a pu être préservée sur une longue période, les résultats les plus spectaculaires concernent la forte réduction des IFT hors herbicides alors que les rendements (et la qualité bien sûr) se maintiennent, voire augmentent dans certaines fermes, avec des résultats économique supérieurs aux références. Les observations et mesures réalisées depuis 2009 surtout (qualité biologique du sol, auxiliaires …), ont montré que dans ces fermes, les processus de régulation naturels se remettent en place et limitent fortement la pression des bioagresseurs. Ceci limite fortement le besoin de recourir aux traitements, y compris les produits de biocontrôle actuellement peu nombreux. Retrouvez le témoignage d’un agriculteur du réseau sur l‘introduction du désherbage localisé pour être certifié HVE niveau 3. Par François Dumoulin, Ingénieur méthodes et références, Chambre d’agriculture de l’Oise