Il y a un an nous vous présentions le projet Adventurh et ses perspectives terrain pour 2021. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Pour rappel, le projet Adventurh (Gestion des adventices et transition vers une utilisation réduite des herbicides) est un projet de R&D multipartenarial en Hauts-de-France porté par Agro-Transfert. Sa finalité est d’aider les agriculteurs des Hauts-de-France à maîtriser la flore adventice et ce avec plus de moyens alternatifs à la chimie. Autour de la table pour mener conjointement les actions : les Chambres d’agriculture, les coopératives/négoce Cérèsia, UNEAL et le Groupe Carré, les pôles Recherche et Développement de la FREDON et de l’APEF et JUNIA ISA pour l’enseignement supérieur agricole. L’INRAE est également présent pour apporter son expertise scientifique.
Que s’est-il passé en 2021 ?
Les suivis de développement du vulpin des champs, du ray-grass, de la mercuriale annuelle et de la renouée liseron ont été réalisés sur des parcelles en orge de printemps, betterave, blé et colza. Les suivis se poursuivent en 2022. Les données collectées permettront de répondre aux questions : les adventices se développent-elles à une vitesse différente selon la culture en place ? Faut-il s’inquiéter que l’adventice réalise son cycle (production de nouvelles graines adventices) dans des cultures habituellement moins propices à son développement (exemple : vulpin dans une betterave) ?
Des stratégies de maîtrise des adventices ont été expérimentées : le semis à la volée de colza associé ou non à un couvert et le faux-semis. Les premiers résultats confirment des éléments préalablement acquis dans d’autres contextes. L’implantation précoce d’une culture associée à un couvert ne peut concurrencer les adventices que si celles-ci ne sont pas déjà développées dans la culture précédente. Pour le faux-semis, l’objectif est d’optimiser l’efficacité des passages suivant des règles de décision définies via le modèle FlorSys : comment éviter les faux-semis contreproductifs ? Quelles conditions pour faire lever ou détruire au mieux les adventices… ? Les expérimentations 2021 ont montré que le faux-semis provoque un maximum de levées s’il est suivi de fortes précipitations. En conditions humides, telles qu’à l’été/automne dernier, plus il y a de passages et plus il y a de levées de graminées. Pour autant, dans l’objectif de provoquer le maximum de germinations possibles, quitte à ce que ces germinations n’atteignent pas le stade plantule, des conditions humides peuvent-elles suffire même s’il n’y a pas de précipitations significatives ? Une question parmi d’autres qui sont à creuser dès 2022.
Concernant l’ambition de mieux évaluer l’état de salissement et en particulier le stock semencier des parcelles, des mises en germinations sous conditions contrôlées de prélèvements de terre sur 9 parcelles ont été réalisées et comparées aux levées d’adventices sur les parcelles. Une flore typique de nos systèmes de cultures : vulpin, ray-grass, chénopode, mercuriale, matricaire… a été ciblée et répertoriée. Les premières observations nous permettent d’affiner nos protocoles de diagnostic pour 2022.
Dernier axe de travail : l’appui au conseil agricole et les solutions pour une appropriation des leviers agronomiques. L’année 2021 a été consacrée à une sensibilisation des conseillers et techniciens des structures partenaires sur la thématique. En 2022, les agriculteurs rentrent dans la boucle et nous testerons notre argumentaire auprès d’eux.
Un projet sur les rails donc, mais loin d’être de tout repos pour le consortium projet !
A dans un an pour la suite des Adventurh !
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Et les sorties au fur et à mesure du projet, sur la page Adventurh.
Contact : Marie Flament , cheffe de projet – AgroTransfert RT
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