Pourquoi l’ACS ?

Beaucoup d’informations circulent autour de l’agriculture de conservation des sols. Évidemment, les couverts végétaux et le semoir sont les vitrines de cette pratique apparue suite au “Dust Bowl” dans les années 30 aux États-Unis. En effet, après des années de sécheresses couplées à une intensification du labour ont entraîné une érosion éolienne sans précédent. Une des conséquence fut l’exode des agriculteurs vers des zones plus propices.

Dans le dernier article du blog sur l’Académie de l’eau, différents experts nous ont alertés sur l’évolution climatique actuelle et à venir. L’homme apprend de ses erreurs et il possède une intelligence collective. C’est grâce à cela que ces techniques sont parvenues jusqu’à nous et se développent, notamment dans notre région.

Une intervenante avec une forte notoriété

Le 4 novembre dernier, le Campus Agro-Environnemental d’Arras et la Chambre d’Agriculture du Nord-Pas-de-Calais ont mis à l’honneur l’agriculture de conservation des sols et l’élevage lors d’une conférence et des ateliers thématiques.

“Quand on marche sur le sol, on marche sur le toit d’un autre monde”

Telle est la vision de Sarah Singla, agricultrice et ingénieur agronome dans l’Aveyron. Elle pratique l’agriculture de conservation des sols depuis de nombreuses années. Son intervention portait sur comment et pourquoi évoluer vers ce système. Il ne s’agit pas seulement de s’occuper de ses cultures mais plutôt de s’occuper de son sol afin de limiter l’érosion, le tassement, le réchauffement, nourrir les organismes qui vivent dans celui-ci, garder sa fertilité et produire des aliments de qualité en quantité.

  • Couverture permanente des sols
  • Non perturbation du sol
  • Diversité et rotation des cultures

Ce sont les 3 grands principes de l’agriculture de conservation des sols.

Le but de l’intervention n’était pas de donner des leçons à quiconque mais de donner des axes d’amélioration pour les agriculteurs qui veulent améliorer la fertilité et la résilience de leur sol.

Sarah Singla a terminée son intervention par deux mots :

CONNAISANCE
ATTITUDE

Ces deux mots sont les clés pour mettre en place l’agriculture de conservation des sols dans son système.

Les acteurs de la région s’investissent dans la pratique

L’après-midi était tournée vers le terrain avec des ateliers thématiques présentés par la Chambre d’Agriculture, le Groupe Carré, UAVpilote, la SEMAE, Michelin.

  • plateforme de couverts, comment choisir ses couverts ?
  • destruction mécanique de couverts, quel outil utiliser ?
  • pâturage des couverts par des moutons, pourquoi et comment le gérer ?
  • atelier pédologique, érosion et tassement, savoir observer les caractéristiques physique de mon sol et gérer sa fertilité
  • valorisation des produits organiques, connaître les valeurs des différents effluents, avec quoi les apporter et à quel moment ?
  • technologie drone pour la modulation et le semis de couverts dans la culture précédente
  • agroforesterie et biodiversité, connaître les bénéfices écosystémiques sur les cultures, serait-ce une des solution pour limiter les produits phytosanitaires ?
  • réglage des pneumatique pour limiter le tassement, la baisse de fertilité et le développement de certaines adventices

Au final, plus de 300 participants le matin et 200 l’après-midi sont venus s’informer et/ou découvrir l’agriculture de conservation des sols. C’est la preuve que la préservation des sols pour différentes finalités intéresse plus que jamais les agriculteurs de notre région.

“Une nation qui détruit ses sols s’autodétruit” disait en 1937 le président des États-Unis Franklin D. Rossevelt