Une boîte à outil « gestion de la jaunisse »
A compter de 2023, les traitements de semences avec néonicotinoïdes, principal levier de lutte contre la jaunisse, ne sont plus disponibles.
Certaines solutions identifiées dans le PNRI (Plan National de Recherche et d’Innovation) sont déjà proposées aux agriculteurs dans une boite à outils disponible sur le site de l’ITB.
La boîte à outils spéciale « gestion de la jaunisse » regroupe un ensemble de fiches issues des travaux de l’ITB et du PNRI pour accompagner les planteurs dans l’arrêt des néonicotinoïdes.
Elle propose 5 principaux conseils :
Gérer les réservoirs viraux
Les virus de la jaunisse sont conservés dans les repousses de betteraves sur lesquelles les pucerons viennent s’alimenter au printemps. Agir sur les repousses dans les cordons de déterrage et dans les parcelles de céréales implantées après betteraves permet de réduire les nouveaux risques de contamination.
Prévoir le risque
L’ITB met à disposition des agriculteurs une prévision de la date d’arrivée des pucerons et de leur abondance. Ces 2 indicateurs permettront aux agriculteurs d’évaluer le rapport bénéfice/risque pour la mise en place de mesures de prévention qui pourraient avoir un impact sur le rendement.
Ces prévisions les inciteront à accroitre leur vigilance à la période identifiée comme à risque, afin de positionner au mieux les traitements en végétation*.
Suivre le risque avec Alerte Pucerons
Cet Outil d’Aide à la Décision, sous forme de carte interactive, indique l’évolution du risque jaunisse en comptabilisant la quantité de pucerons verts dans chaque zone géographique.
La carte interactive indique l’évolution du risque jaunisse autour de chaque exploitation et aide ainsi au positionnement des traitements aphicides*.
*Il est impératif de vérifier le dépassement du seuil dans les parcelles avant toute intervention.
Traiter avec des aphicides
Pour contenir les populations de pucerons verts Myzus persicae, une protection aphicide adaptée est indispensable. La fiche dédiée précise les conditions d’utilisation des produits et les conseils d’application pour maximiser leur efficacité.
Implanter des plantes compagnes
L’efficacité des plantes compagnes en alternative aux néonicotinoïdes est testée dans le cadre du PNRI. Les premiers résultats sont prometteurs mais l’itinéraire technique reste à affiner pour limiter la concurrence avec la betterave.
La boite à outils indique néanmoins, des conseils pour les agriculteurs volontaires pour leur mise en œuvre.
Zoom sur les résultats du PNRI : l’implantation de plantes compagnes
L’association de plantes compagnes aux betteraves est l’un des leviers testés dans le cadre du PNRI sur les Fermes Pilotes d ’Expérimentation, afin de limiter les pucerons et les symptômes de jaunisse.
L’avoine rude, l’orge de printemps et la féverole sont les espèces testées sur les 44 essais. Sur les deux années d’expérimentation 2021 et 2022, l’efficacité moyenne des graminées sur les pucerons verts aptères est de 35 %, selon les espèces.
Une réduction des symptômes de jaunisse est également observée dans plus de la moitié des situations avec des graminées.
La concurrence entre les plantes compagnes et les betteraves engendre des pertes de rendement comprises entre 11 et 15 % en moyenne.
Pour pallier ces pertes, il est nécessaire d’adapter l’itinéraire technique, et notamment de détruire les plantes compagnes entre le stade 4 à 6 feuilles des betteraves.
Finalement, ces deux années d’expérimentation montrent que les plantes compagnes permettent de réduire les populations de pucerons verts sur betteraves et les symptômes de jaunisse.
La maîtrise de la date de destruction est essentielle pour éviter les pertes de rendement !
En 2023, ces expérimentations seront à nouveau mises en œuvre avec des conditions d’implantation et de destruction assurant efficacité et absence de concurrence.
Le PNRI est un programme de recherche de solutions alternatives aux néonicotinoïdes pour protéger la culture de la betterave contre les virus de la jaunisse.
Plus de 40 partenaires sont regroupés afin de mener à bien cette mission, sur une période de 3 ans, de 2021 à 2023. Le PNRI renforce les efforts de recherche auparavant menés sur le sujet notamment grâce à un budget sans précédent : 20 millions d’euros sont alloués à ce programme, dont un financement public à hauteur de 7 millions d’euros.
Au total, ce sont 23 projets qui portent sur 3 principaux axes de travail
- L’amélioration de la compréhension de la situation sanitaire
- L’identification de solutions et la démonstration de leur bon fonctionnement
- La faisabilité économique
Rendez-vous à Betteravenir pour découvrir l’ensemble des solutions, qui seules ou combinées permettent de lutter contre la jaunisse de la betterave
Pour plus de renseignements sur le PNRI, vous pouvez contacter Florence Bourdeaux.