Alors que la campagne d’arrachage 2023 a déjà bien commencé, revenons sur le la lournée Produire Ensemble Autrement sur la betterave.

Un événement multi-partenaire

Le 25 mai dernier s’est tenue la journée Produire ensemble Autrement sur le thème de la betterave sucrière.

Dans le but de transférer les avancées de différents projets, plusieurs acteurs du développement et de l’enseignement agricole se sont réunis sur une parcelle de betterave du Campus Agro-environnemental du 62. Au programme : résultats d’essais sur l’impact des bandes fleuries, comparaison entre effet de bandes enherbées et bandes fleuries, restitution des connaissances acquises dans le cadre du PNRI, démonstration de robot autonome pour le semis et le désherbage, OAD pour détection et la pulvérisation ciblée sur vivaces ou encore retour d’expériences d’agriculteurs ayant construits un GIEE sur la réduction d’intrants.

Voici une synthèse des ateliers présentés par les différents acteurs de cet journée.

Un atelier biodiversité pour comprendre l’intérêt d’améliorer le paysage et la diversité aux abords des parcelles de betteraves.

Université Jules Vernes

Thomas Denoirjean, post doctorant à l’Université de Picardie Jules Vernes d’Amiens, travaille sur les effets du paysage, notamment les bandes fleuries, dans la régulation des populations de pucerons vecteurs de viroses.

Support journée betterave UPJV

Les pucerons étudiés Myzus Persicae et Aphies Fabae sont les principaux vecteurs de viroses provoquant la jaunisse de la betterave sucrière.

En tendance, on n’observe pas de d’abondance plus forte entre les bandes fleuries et les bandes enherbées. Cela confirme que les bandes fleuries ont un intérêt dans la régulation des pucerons. En général, tout dépend du contexte paysager. Est-ce que la parcelle se trouve dans une zone de plaine céréalière avec peu d’éléments paysagers ou alors la parcelle se situe près d’un bosquet ou une forêt ?

Par exemple, dans les zones où la betterave est beaucoup cultivée et où il y a peu d’éléments paysager, l’insertion d’une bande fleurie devient intéressante pour contenir les pucerons vecteurs de viroses.
Au contrainte, dans les habitats semis naturels, les éléments paysagers sont de véritables réservoirs à pucerons. Dans ce cas, l’implantation d’une bande fleurie est moins justifiée.

Ces données doivent être consolidées dans le temps pour confirmer cette tendance. L’objectif de l’étude est de mettre en évidence le lien entre abondance de pucerons, ennemis naturels, prédominance de parcelles touchées par la virose et contexte paysager.

Chambre d’agriculture Nord Pas-de-Calais

Pauline Lebecque conseillère biodiversité à la Chambre d’agriculture Nord – Pas-de-Calais confirme l’intérêt des bandes fleuries, de la flore spontanée et les couverts végétaux pour améliorer la présence d’auxiliaires.

D’abord, un rappel sur les jachères 2023 qui font partie de la BCAE 8 (volet biodiversité de la PAC 2023)

Poster_réglementation PAC Jachère 2023

Ce jour-là, Pauline a capturé par aspiration des insectes pour montrer aux visiteurs les différences d’abondance entre bordures de champs et bandes fleuries (celle dernière a été choisie dans le cadre du PNRI). Elle était composée essentiellement de phacélie et de trèfles mais peu d’abondance d’insectes y a été constatée. Cela peut s’expliquer par le climat avec un printemps frais. Au contraire, les bords de champs étaient mieux pourvus en insecte. Ce qui s’explique par une flore spontanée et pérenne.

Ci-dessous, différent mélanges fleuries testés par la Chambre d’agriculture dont les résultats ont été présentés:

Mélange 3 – 5 espèces – déclarable en jachère mellifère :

  • accessible en terme de coût d’implantation
  • suivi sur 2 années avec constat de 3 fois plus d’auxiliaires en deuxième année
  • pollinisateurs abondant avec une grosse production de nectar et de pollen

Poster Steenbecque – 2021 – V3 Mélange 3

Mélange Pollifauniflore – 12 espèces – déclarable en jachère mellifère :

  • mélange pérenne (espèce pérenne et non pérenne)
  • suivi 1 année, présente de bons résultats en terme d’abondance de faune auxiliaire

Poster_melange_polifauniflore V2

Des travaux similaires ont été menés sur les couverts d’intercultures en 2021. Cette étude met en avant les types de couverts qui attirent ravageurs et/ou auxiliaires.

Poster résultats couverts Bouquehaultv1

GIEE Terr’Avenir – CER

Sylvain Lecat, animateur du GIEE Terr’Avenir (Fiche_GIEE_Terr’Avenir) porté par le CERFrance Nord Pas-de-Calais est venu présenter le projet des agriculteurs du groupe. Martin Gosse de Gorre agriculteur à Ostreville et Adeline Delattre agricultrice à Recques sur Hem ont témoignés sur leur expérience du GIEE.

Les agriculteurs étant déjà certifiés ISO 14001, ils visent la certification HVE voire agriculture biologique pour certains. Le financement du GIEE est une bonne aide pour atteindre cet objectif. Un travail de formation, d’évolution des rotations, de remise en question sur l’utilisation des intrants de leur ferme est en cours. Pour cela des tours de plaine, journées de formation avec des experts et une visite sur la plateforme SYPPRE à Estrées-Mons ont été organisés. Le groupe est à mi-chemin du projet, cette journée était l’occasion de faire un point sur les actions menées, les points positifs et les points d’amélioration sur l’animation ou la réalisation des actions. C’était aussi l’occasion de prendre de la hauteur sur le projet et de capitaliser sur leurs premiers enseignements. Un article sur le groupe paraîtra courant 2024 !

ITB

Florence Bourdeaux, Chargée de mission Démonstration et transferts PNRI était présente avec son collègue Olivier Ley pour parler des avancées du PNRI. Vous pouvez retrouver son article directement sur le site de l’ITB.

Aussi, l’équipe de l’ITB vous donne rendez-vous sur le stand du PNRI les 25 et 26 octobre pour l’événement Betteravenir.

L’objectif est de présenter les pistes de solutions identifiées pour lutter contre les jaunisses de la betterave. Le chapiteau sera composé de 8 pôles (variétés, plantes compagnes, auxiliaires, OAD, réservoirs viraux, levier économique, reconnaissance du puceron et produits de biocontrôle).
Sur place, ce seront les acteurs des projets du PNRI (chercheurs, ITB, organismes privés…) qui échangeront avec les visiteurs : ils pourront ainsi répondre aux interrogations, présenter l’avancée des recherches, les résultats obtenus, et conseiller individuellement.

Les enseignements de la campagne 2023 du PNRI vous seront communiqués en début d’année 2024 !