Intervenir moins pour gagner plus, un agriculteur d’un Groupe 30 000 nous explique comment

Lancé fin 2016, le Groupe 30 000 du GEDA d’Avesnes Le Comte est constitué d’agriculteurs qui ont fait évoluer leurs pratiques, tout en améliorant leurs résultats économiques. Depuis, ils réalisent chaque année une analyse technico-économique de la campagne écoulée afin de mettre en lumière leurs performances en terme de réduction de l’usage de produits phytosanitaires, mais aussi les points à améliorer.

Témoignage d’un adhérent : Frédéric DELCOUR, agriculteur à Wanquetin (Pas de Calais)

Adhérent au groupe culture du GEDA d’Avesnes le Comte, il participe depuis de nombreuses années à l’étude des marges des cultures. Véritable passionné du travail bien fait il nous livre ses impressions:

«J’aime avoir de belles parcelles et je suis toujours en recherche pour améliorer mes résultats. Avant, mes rendements étaient satisfaisants mais je souhaitais réduire l’usage de mes phytos. En me comparant aux autres adhérents du GEDA d’Avesnes, je me suis rendu compte que mes marges n’étaient pas à la hauteur de mes rendements. En suivant les conseils du groupe, je suis parvenu à baisser significativement mes charges, sans pénaliser mes rendements. J’ai gagné en performance économique!

 

Cela ne me gêne pas d’analyser les résultats des différentes cultures, même si je ne suis pas concerné par toutes. Il est toujours intéressant de savoir ce qui risque de se passer à terme, afin d’être prêt à s’adapter à une évolution du contexte économique ou réglementaire. Pour moi, les résultats économiques viennent en complément des tours de plaine au fil de l’année, c’est un tout!

 

Car cela permet de faire le lien entre ce que l’on fait sur le terrain et les performances économiques que l’on constate ensuite à «la journée des marges». Évidemment, accepter de voir ses résultats apparaître aux yeux de tous n’est pas toujours évident, surtout s’ils ne sont pas bons. Cependant, tout en tenant compte des spécificités de chacun, c’est la meilleure façon de se remettre en cause et de progresser ensemble.»

Réduire ses charges pour augmenter sa marge

L’économie reste néanmoins en toile de fond comme indicateur de la performance des itinéraires techniques de chaque adhérent. Les écarts économiques mettent en évidence des différences de raisonnement et permettent de susciter les échanges. En effet, les participants ont des profils variés et n’abordent pas les problématiques rencontrées de la même manière. Par exemple, les agriculteurs, membres du groupe 30 000 mènent une réflexion sur la thématique de la réduction d’intrants, cela se traduit dans leurs pratiques et se ressent dans l’étude technico-économique.

En effet, l’analyse de leurs charges opérationnelles met en évidence une plus faible consommation en intrants par rapport à la moyenne régionale (tableau 1). Dans ce groupe 30 000, tous n’utilisent plus de régulateur de croissance et parfois depuis de très nombreuses années. Leur rendement moyen est certes également inférieur, de 4qx en moyenne. Cependant les économies en intrants réalisées leur permettent d’obtenir une marge brute supérieure à la moyenne régionale, de l’ordre de 45€/ha en 2018, tendance identique à l’année dernière ; auxquels s’ajoutent pour certain une majoration liée à leur engagement dans une MAEC (Mesure Agro-environnementale et climatique).

Vous voulez vous comparer par rapport à un groupe local? Si vous êtes intéressés, contactez le conseiller Geda de votre secteur (pour les agriculteurs du Nord Pas de Calais) au 03 21 60 57 60
Article écrit par Elie Casiez, Service productions végétales de la Chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais