Patrick Monnier est directeur de production chez Touquet Savour, société de conditionnement de la pomme de terre basée à Essertaux à proximité d’Amiens. Il est accompagné d’un technicien pour le suivi au champ des productions de pomme de terre.

Avant de rejoindre Touquet-Savour en 2005, Patrick était dans la production de plant pendant 18 ans. La pomme de terre, c’est donc une longue expérience ! Découvrez ses motivations et son implication pour le Bulletin de Santé du végétal au travers de cette interview.

Quelle parcelle observez vous cette année 

Cette année j’observe une parcelle de Marylin à Prouzel (Somme).

Pourquoi êtes-vous observateur du réseau d’épidémio-surveillance pomme de terre?

Avant la mise en place du réseau, j’ étais habitué à réaliser en interne un suivi agronomique et sanitaire de la culture de pomme de terre mais le partage des informations manquait. Le réseau d’épidémio-surveillance permet d‘échanger nos informations et d’avoir le retour de nombreux collègues dans des situations variées. Certaines des variétés que nous développons sont sensibles au mildiou et grâce au BSV qui me fournit la localisation des premiers symptômes de mildiou sur tas de déchets et en parcelle, je suis poussé à observer très tôt et régulièrement mes parcelles.

En plus, les animatrices de la filière pomme de terre du réseau, Christine, Solène ou Valérie, sont très réactives, c’est un plaisir de demander des informations ou réclamer une analyse car le retour est rapide et partagé. C’est vraiment agréable de contribuer à ce réseau.

Pouvez-vous donner un exemple?

Oui, en 2014, j’ai observé des perforations dans des tubercules sur une parcelle. J’étais persuadé qu’il s’agissait de Dry Core (forme de rhizoctone), or c’était du taupin. Les analyses prises en charge dans le cadre du réseau d’épidémio-surveillance avec l’appui de la clinique du végétal de la FREDON Picardie, permettent d’obtenir rapidement un diagnostic.

Quelles sont les améliorations à envisager?

Avec la mise en place du réseau sur la région Hauts-de-France, j’avais des craintes de dilution des informations et perte de proximité, ce n’est pas le cas. Grâce au bénéfice du réseau, j’attache encore plus d’importance à la qualité des observations. Je suis conscient d’ être un maillon important de ce réseau et mon rendez-vous hebdomadaire sur la parcelle le lundi matin, c’est une priorité. C’est pour moi équivalent à un rendez-vous chez un producteur.

En 2017, nous avons utilisé pour la première année la base de données Vigicultures. Cette base est finalement plus conviviale et l’enregistrement des données de parcelles fixes comme de parcelles flottantes est facilité. Il reste quelques points d’harmonisation à améliorer entre nos 2 ex-régions comme le choix de parcelle fixe ou flottante, mais c’est vraiment à la marge.

Vous aussi vous souhaitez devenir observateur pour le Bulletin de Santé du Végétal?
A la clé : des formations sur l’observation, une maitrise de bioagresseurs et des seuils de nuisibilité, la contribution au Bulletin de Santé du Végétal de votre région et des formations annuelles sur les thématiques qui vous intéresse.

Crédit photo : Patrick Monnier