Le réseau est composé de 11 exploitations, dont l’une à vocation pédagogique (l’Institut d’Anchin de Pecquencourt). Elles se sont toutes engagées de manière volontaire et sans contrepartie financière. Animé par l’entité régionale de la Fédération du Négoce Agricole (Négoce Nord-Est), ce groupe a pour vocation, entre autres, d’être un incubateur de réflexion et une plateforme de démonstration des techniques alternatives pour les agriculteurs et les conseillers. Ainsi, 7 négociants des Hauts-de-France sont impliqués directement par leur proximité avec un ou plusieurs agriculteurs du réseau DEPHY. Réparties sur l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais, de Dunkerque à Arras, en passant par Berck et l’agglomération Lilloise, une 11e exploitation picarde (située dans le secteur de Laon) a récemment rejoint le groupe. Dès le départ, l’un des objectifs du réseau était de mettre en valeur différents contextes pédoclimatiques, impactant ainsi sur le potentiel des terres, sur la rotation des cultures possibles…, et où pluviométrie et température jouent alors de manière très différente sur la pression parasitaire de chacune des exploitations. Ces dernières présentent un système de culture orienté SCOP associé à une ou plusieurs cultures industrielles, type betteraves sucrières, légumes, lin textile, pommes de terre. Depuis 2012, différents essais ont été menés avec les agriculteurs, en partenariat avec les instituts techniques, des firmes ou encore des agro équipementiers portant sur :
  • le biocontrôle (en particulier les produits de défense naturelle des plantes),
  • des itinéraires de désherbage en production intégrée sur blé, betteraves et maïs, et avec des outils de désherbage mécanique, à savoir herse étrille, houe rotative, désherbineuse,
  • les mélanges de variétés en blé et en colza,
  • les mélanges d’espèces en colza et en lin,
  • les activateurs de croissance (objectif : aider la culture à passer les stades sensibles),
  • les aménagements parcellaires (objectif : favoriser l’arrivée et le maintien d’une faune auxiliaire intra-parcellaire).
Ces années d’expérimentation ont été ponctuées de réussites mais aussi d’échecs, favorisant ainsi leur poursuite et leur adaptation au contexte pédoclimatique sur les 5 prochaines années. D’autres axes de travail ont également été source d’échanges au sein du groupe tels que le rôle des couverts dans l’étouffement des adventices et les effets allélopathiques, la maîtrise des leviers agronomiques, le rôle des matières organiques ou encore la structure du sol dans la gestion de l’état sanitaire de son système de culture. Conscient que l’agronomie joue alors un rôle prépondérant, une réflexion sur la composition biologique du sol et l’identification des déséquilibres présents favorisant les pressions parasitaires s’engage. Les agriculteurs du groupe étant particulièrement soucieux de préserver la qualité des sols, ils se sont naturellement tournés vers le projet collectif portant sur la vie biologique des sols. L’objectif est de disposer à terme d’éléments concrets pour comprendre leur fonctionnement, mesurer l’impact des pratiques et identifier clairement l’état sanitaire du sol comme un levier supplémentaire dans la réduction des produits phytopharmaceutiques. Retrouver le témoignage d’un agriculteur du réseau DEPHY sur sa démarche agro écologique : Etre en TCS et réduire ses IFT, une stratégie possible sous conditions et les fiches techniques alternatives : le biocontrôle : un + en production intégrée et le désherbage mécanique : un + en production intégrée Contact: Stéphanie Vanderhaeghe, Fédération du Négoce Agricole (Négoce Nord-Est) Crédits photos : Négoce Nord-Est